Colin de Lestrade, un métallier sans frontière
Un métallier puy l’évêquois va honorer en chantier dans une île anglo-normande la dernière semaine de novembre. Nous l’avons interrogé sur ses motivations.
Monsieur Colin De Lestrade,vous êtes métallier,serrurier et ferronier. Où êtes-vous installé ?
Depuis sept ans déjà je me suis installé dans le hameau de Grimard, proche de Puy l’Evêque dans l’ancien atelier de bobinage de M. Lacroix aujourd’hui retraité.
Et où étiez-vous auparavant ?
Originaire de Limoges,j’ai passé 7 ans en Afrique,plus précisément en Côte d’Ivoire où j’exerçai ma profession ; mais les évènements dont on a beaucoup parlé à l’époque m’ont incité à regagner la France.
Vous vous rendez en Angleterre pour honorer un chantier. Comment avez-vos obtenu cette commande ?
J’ai été contacté une première fois par une décoratrice d’extérieur de la région, une dame hollandaise Rendy Rejwitt qui m’a proposé un chantier sur l’île de Jersey au large de la Manche ; territoire anglais, habitée jadis par des Français jusqu’à la chute de Napoléon.
Un voisin du propriétaire chez qui je travaillais a trouvé que le petit Français se débrouillait bien et m’a donc commandé une verrière à poser sur une terrasse. Le devis (hôtel compris) accepté, j’ai mis deux mois pour préparer la verrière et il me faudra une semaine pour l’installer.
Comment le voyage-va-t-il se passer et comment allez-vous vous faire comprendre ?
J’ai installé tout le matériel sur ma grande remorque et je démarre le 20 novembre direction Saint Malo où j’embarquerai pour Jersey. Là-bas tous les lieux portent des noms français mais l’on y parle anglais ; heureusement j’ai des notions de cette langue. Quant à l’île, elle est fort belle, mais je n’aurai guère le temps de la visiter.
Et votre famille ?
J’ai trois enfants et ma femme travaille comme infirmière libérale à Duravel. Heureusement ma belle famille viendra à son aide. De toutes façons, il m’arrive assez souvent d’avoir des chantiers à Toulouse ou dans la région bordelaise, ils sont habitués!
Conseilleriez-vous à d’autres artisans lotois de suivre votre exemple ?
Bien sûr,c’est la Chambre des métiers qui me demande d’informer mes collègues. À propos,j’ai bien un ouvrier mais je cherche un apprenti.
La Dépêche le 21 novembre 2011
Propos recueillis par notre correspondant L. Fournier